Conscious Quitting : réinventer l’engagement écologique et social des entreprises
Mise en ligne le mardi 12, décembre 2023
Mise à jour le mercredi 14 août 2024
Alors que les entreprises luttent contre les défis du quiet quitting et des démissions en cascade, une nouvelle tendance émerge, bouleversant le monde du travail : le conscious quitting. Ce phénomène, identifié comme une « démission consciente », pose de nouveaux défis aux entreprises, les obligeant à repenser leur approche en matière d’impact environnemental et social. Quels sont les tenants et aboutissants du conscious quitting ? Quels profils d’actifs sont concernés ? Quelles stratégies adopter en entreprise pour contrer efficacement cette nouvelle tendance ? On vous en parle dans cet article 👇
Le Conscious Quitting, c’est quoi ?
Après le quiet quitting (attitude de démission silencieuse), c’est au tour du conscious quitting de donner des sueurs froides aux professionnels RH. Mais qu’est ce que c’est exactement, le conscious quitting ?
Le “conscious quitting” se distingue du “quiet quitting” par une approche plus radicale. Autrement dit, le “conscious quitting” exprime la tendance de fond qui veut que les travailleurs cherchent désormais des emplois alignés sur leurs valeurs écologiques et humanistes, et n’hésitent plus à quitter une entreprise qui ne partage pas ces priorités.
A titre d’exemple, selon une étude du Net Positive Employee Barometer, jusqu’à 76 % des travailleurs britanniques considèrent la protection de l’environnement comme un impératif pour accepter une offre d’emploi. Un sacré pourcentage tout de même !
Qui sont les actifs prêts à quitter leur emploi pour être en accord avec leurs valeurs ?
Les chiffres du Net Positive Employee Barometer (encore lui, oui) montrent que les jeunes générations, en particulier la génération Z, sont particulièrement sensibles à la question des valeurs. Mais est-ce si étonnant ? La planète se meurt et les jeunes générations y sont particulièrement sensibles, l’angoisse écologique étant une réalité pour beaucoup d’entre eux.
Cependant, il est intéressant de noter qu’un récent sondage Ifop pour le JDD indique que les jeunes diplômés ne confirment pas toujours ces résultats, privilégiant souvent des entreprises plus traditionnelles au début de leur carrière. Si le sujet vous intéresse, je vous invite vivement à lire ce post de Jean Moreau ou cet autre du même auteur, qui apporte un éclairage passionnant sur “Les repentis de l’impact”.
Il n’en reste pas moins cependant qu’en milieu de carrière, de nombreux professionnels cherchent à aligner leur travail sur leurs convictions, entraînant une augmentation du conscious quitting.
Comment l’entreprise peut-elle réagir face au conscious quitting ?
Face à cette nouvelle réalité, les entreprises doivent adopter une approche proactive pour éviter la perte de talents engagés. Deux axes prioritaires émergent 👇
Faire évoluer le business modèle vers la décarbonation : Les entreprises dont les activités contribuent à la crise environnementale doivent revoir leur business modèle. Des initiatives telles que la diversification des activités, le changement de mode de production ou la réduction de l’empreinte carbone peuvent être explorées. Des entreprises comme Danone montrent l’exemple en lançant des plans ambitieux pour atteindre zéro émissions nettes d’ici 2050.
Ancrer la politique RSE : Une politique RSE solide et cohérente est essentielle pour fidéliser les talents. Les entreprises peuvent mettre en place des actions concrètes, telles que la création d’un environnement de travail écologique, l’inclusion des personnes handicapées, ou la mise en œuvre de pratiques anti-gaspillage. Il est crucial que ces actions s’inscrivent dans une stratégie globale cohérente avec les principes de l’économie verte et de la protection des droits humains.
Pour résumer, le conscious quitting est un signal d’alarme pour les entreprises, les incitant à repenser leur engagement écologique et social. Mais plutôt que de le percevoir comme une menace, les entreprises devraient se le représenter comme une opportunité, et se servir de cette tendance émergente pour réinventer leur business modèle. Le tout, afin d’améliorer leur politique RSE. Car c’est en adoptant une approche proactive que les entreprises pourront attirer et fidéliser des talents tout en contribuant à des objectifs environnementaux et sociaux plus larges.
Et vous, qu’avez-vous mis en place dans votre entreprise pour réagir à cette nouvelle tendance émergente qu’est le conscious quitting?