Face à l’IA, les candidats doivent plus que jamais développer leurs soft skills
Mise en ligne le lundi 30, juin 2025
Mise à jour le lundi 30 juin 2025
Avec l’arrivée de l’IA, les candidats doivent revoir leur stratégie pour trouver en emploi, en misant davantage sur leurs compétences comportementales.
En effet, au-delà des compétences techniques, toujours incontournables, les soft skills — le savoir‑être, l’intelligence émotionnelle, l’adaptabilité ou la pensée critique — deviennent des leviers indispensables pour se démarquer.
Comment évaluer objectivement les soft skills de vos candidats ?
L’IA n’élimine pas l’humain, elle le complète
Les outils d’IA, qu’il s’agisse de robots de tri de CV ou d’entretiens vidéo, permettent d’effectuer des tâches automatisables à grande échelle : filtrage, analyse des données, repérage de compétences. Par exemple, Unilever a utilisé l’IA pour analyser des profils à grande échelle, réduisant son cycle d’embauche de quatre mois à quatre semaines et améliorant la diversité des profils retenus.
Cependant, les soft skills échappent encore largement aux capacités de l’automatisation. L’empathie, le discernement, la créativité et le leadership humain demeurent difficiles à quantifier. C’est là que les candidats ont un avantage décisif.
Pourquoi les soft skills émergent comme critères déterminants
Les soft skills sont le pont indispensable entre la rigueur de l’IA et la complexité humaine dans les organisations.
La pensée critique offre le recul nécessaire pour interpréter les prédictions d’un modèle, déceler les biais et proposer des corrections. L’intelligence émotionnelle soutient la confiance et la collaboration à l’intérieur d’équipes hybrides où humains et agents conversationnels interagissent au quotidien. L’adaptabilité autorise des reconversions éclairs lorsque de nouveaux outils surgissent presque chaque trimestre.
Enfin, une communication claire, écrite comme orale, fluidifie la médiation entre besoins métier et contraintes algorithmiques, garantissant que la technologie serve réellement l’organisation.
Tendances RH en 2025 : ce que disent les études
D’après le rapport Skyhive/Cornerstone, les compétences comportementales sont environ 2,9 fois plus demandées que les compétences techniques en Europe. Et, selon Deloitte, « de nombreux rôles mêlant expertise technique et soft skills seront créés » avec l’essor de la GenAI – 69 % des CTO envisagent d’augmenter leurs effectifs. Enfin, des dirigeants issus de Google et Facebook affirment depuis des mois que l’adaptabilité, la capacité d’initiative et l’agilité relationnelle sont des marqueurs sûrs de succès dans un climat technologique instable.
L’IA sert d’outil d’évaluation… mais non de substitut
Les recruteurs utilisent l’IA pour optimiser l’efficacité : pré-sélection, entretiens vidéo structurés, évaluation comportementale… Certaines start‑up (HR Engine, Matcheed, Work&You) proposent des algorithmes mesurant la compatibilité d’un candidat à son futur poste à travers ses soft skills.
Toutefois, l’IA reste imparfaite et encadrée :
- Les algorithmes peuvent reproduire biais et discriminations.
- Le cadre juridique (RGPD, AI Act européen en 2026) impose transparence et contrôle humain sur les décisions automatisées.
- Et 71 % des candidats refusent de passer uniquement sous la machine.
Comment renforcer ses soft skills en pratique
Pour transformer vos soft skills en véritables atouts, misez sur une préparation réfléchie, bien structurée et assistée par l’IA. Commencez par vous entraîner aux entretiens vidéo : créez un environnement calme, placez votre caméra à hauteur des yeux, assurez une bonne luminosité et testez micro et réseau pour éviter les interruptions.
Ensuite, structurez vos réponses avec la méthode STAR (Situation, Tâche, Action, Résultat). Cette construction donne du rythme et de la cohérence à vos propos, ce qui est crucial pour capter l’attention, surtout dans les entretiens dématérialisés.
Vous pouvez aussi utiliser des plateformes d’entraînement basées sur l’IA, comme Yoodli ou Acedit, qui analysent votre débit, vos mots parasites, votre ton et la précision de votre récit, tout en suggérant des améliorations concrètes.
Le recours à ces outils permet d’affiner à la fois le fond et la forme de votre communication.
Enfin, cultivez une curiosité active : testez régulièrement de nouveaux outils, explorez leur utilité et leurs limites, et mettez en avant votre adaptabilité comme preuve de votre ouverture d’esprit. Les recruteurs apprécient particulièrement ces profils proactifs face à la mutation digitale.
Pourquoi valoriser les soft skills en entretien d’embauche ?
Une opportunité pour les candidats
L’IA ne supprime pas d’emplois ; elle transforme les profils. Selon une étude académique, la demande de compétences complémentaires à l’IA (éthique, travail en équipe, résilience) croît de manière significative et dépasse l’effet de substitution.
Ainsi, seront les candidats les plus attractifs demain, ceux qui parviennent à conjuguer :
- L’aisance avec l’IA (savoir‑faire technique, curiosité, esprit analytique).
- Avec un savoir‑être renforcé (intelligence émotionnelle, communication, leadership).
Dans un marché du travail dominé par l’intelligence artificielle, les soft skills font office de compétences différenciantes : elles valorisent l’autonomie, la relation humaine, la créativité, et la capacité à piloter l’humain–machine.
Pour tous les profils — juniors comme seniors — miser sur l’intelligence émotionnelle, l’adaptabilité, les capacités de communication et la pensée critique, reste le meilleur moteur pour réussir dans un monde professionnel en pleine transformation par l’IA.