Le lexique RH, la compil’ numéro 3
Mise en ligne le lundi 07, juillet 2025
Mise à jour le mardi 08 juillet 2025
Hush trips, pleasanteeism, radical transparency… Ces mots ne vous disent rien ? Après les compils du lexique RH numéros 1 et 2, nous nous sommes de nouveau penchés sur les mots et concepts RH les plus improbables.
9 podcasts pour briller à la machine à café

lexique rh compil 1
Hush trip
Si vous vous demandez pourquoi tant d’entreprises veulent mettre fin au télétravail, la réponse est peut-être à chercher du côté du hush trip, que l’on peut traduire par voyage silencieux. Ce phénomène consiste à travailler à distance sur un lieu de vacances, mais sans en avoir averti ou demandé l’autorisation à son employeur, ce qui le distingue du bleisure travel, un autre concept où les salariés mêlent voyage d’affaires et loisir.
Est-ce vraiment un problème ? En hush trip, les employés travaillent réellement, même depuis leur cabanon avec vue mer, mais si leur escapade est découverte, la confiance avec leur entreprise est définitivement rompue. Finalement plutôt que de limiter le télétravail, il faudrait peut-être le rendre encore plus
Mindful maneuvring
Le site Worklife suggère que le mindful maneuvring est peut-être aujourd’hui la soft skill la plus importante en entreprise. Pour en mesurer l’intérêt, il ne faut pas s’arrêter à sa traduction. Plutôt que de « manipulation consciente », il serait d’ailleurs plus juste de parler d’influence. Car le mindful maneuvring consiste à guider les autres vers des objectifs partagés. Bref, de manager le collectif, en prenant en compte les besoins de chacun.
« Il s’agit d’être stratégique et de développer une influence auprès des principales parties prenantes et des décideurs grâce à vos relations en comprenant ce qui les motive et en leur faisant savoir comment vous pouvez les aider à atteindre leurs objectifs », ajoute le site américain. Cela implique donc une bonne dose d’empathie et même d’éthique.
Comment évaluer objectivement les soft skills de vos candidats ?
Pleasanteeism
Sourire de façade. Le pleasanteeism, contraction de pleasant et presenteism (pas besoin de traduire), est cette injonction implicite de l’entreprise à toujours se montrer positif et agréable même lorsqu’on est surchargés de travail ou stressé.
Est-ce grave ? Cela dépend évidemment des salariés mais pour certains, cela peut se traduire par un épuisement émotionnel, annonciateur d’un burnout. En réprimant leurs émotions, ils se replient sur eux, ils sont moins créatifs et finalement guère heureux d’être là où ils sont. L’inverse de l’effet recherché…
Quiet cutting
Le quiet cutting (réduction silencieuse) consiste à reclasser un salarié vers un poste moins valorisant, sans licenciement formel, afin de le pousser à démissionner. Plus subtile que le quiet firing , qui consiste à rendre la vie infernale à un salarié pour qu’il parte, le quiet cutting nuit évidemment à la cohésion d’équipe.
Ce n’est malheureusement pas un phénomène nouveau. Avant on parlait de mise au placard. Et c’était déjà une mauvaise pratique managériale. Dans une relation employé – employeur, l’honnêteté devrait être de mise. Et si vous devez vous séparer d’un salarié, de nombreux dispositifs légaux existent, sans traumatiser davantage les collaborateurs.
Radical transparency
La tendance est à la transparence. Elle devient radicale lorsque tout ou presque des processus et données internes d’une entreprises sont mises à disposition de tous les salariés : déclarations de salaire, décisions stratégiques. Ce concept a été popularisé par l’investisseur Ray Dalio. Le but ? Mettre fin au bruit de couloir, aux cachotteries et à la rétention d’informations.
Cela peut avoir du bon, comme le fait de pouvoir connaître le salaire de son collègue de bureau. Si des différences existent, il faudra les motiver et les expliquer. Mais ce système repose aussi sur la confiance. Avec le risque des données importantes fuitent.
Rage applying
Vous voyez des salariés taper frénétiquement sur leur clavier ? Méfiez-vous, ce n’est pas forcément par excès de productivité mais peut-être davantage lié à un accès de rage applying. Cela se concrétise par le fait de postuler à de nombreuses offres d’emploi, afin de quitter le plus vite possible son poste. Les causes sont multiples : un salaire trop faible, une mauvaise ambiance au travail, une promotion qui lui est passée sous le nez.
Tout cela est parfaitement compréhensible, mais quand c’est un bon élément qui part, c’est dommage. Et cela coûte cher à l’entreprise…
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