“Être coopté, ça évite tout le bullshit habituel en entretien d’embauche”
Mise en ligne le mardi 02, décembre 2025
Mise à jour le mercredi 03 décembre 2025
Julie et Grégory n’ont pas eu besoin de refaire leur CV ni de répondre à une offre d’emploi pour être embauchés. Magique ? Non, ils ont été cooptés. Ils nous dévoilent les étapes de ce mode de recrutement de plus en plus prisé des entreprises.

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Technicienne en électronique dans un grand groupe industriel, Julie travaillait auparavant dans le secteur pharmaceutique. “J’ai eu l’opportunité de me reconvertir dans l’entreprise de mon mari”.
Elle y reste trois ans. Et puis en début d’année, une connaissance de son mari – son futur manager – l’informe qu’un poste est ouvert dans sa société. “Il savait comment j’avais été formée et mon profil l’intéressait. De mon côté, j’avais presque déjà un pied dans cette entreprise. J’en connaissais certains avantages et inconvénients. Et puis d’être appuyée en interne rend aussi l’entretien d’embauche avec les RH moins stressant.”
Pas de faux-semblant en entretien d’embauche
Architecte système senior, Grégory n’appréhende plus vraiment la rencontre avec les RH. Il estime néanmoins “qu’être coopté, ça évite tout le bullshit habituel en entretien d’embauche. L’échange est beaucoup plus franc, sans fioritures.”
L’informaticien a pris ses fonctions en octobre dernier. “C’est un ancien collègue avec qui j’ai déjà travaillé dans deux entreprises différentes qui m’a contacté. C’est mon N+1 dans cette organisation. Il m’a proposé de travailler avec lui car il sait que j’aime les challenges techniques. Il m’a expliqué les tenants et aboutissants du poste et il m’a présenté l’entreprise, le contexte dans lequel elle évoluait. Ensuite, les choses sont allées très vite.”
Gain de temps et d’argent
La rapidité du recrutement est l’un des atouts majeurs de la cooptation, pour les salariés bien sûr mais aussi et surtout pour les entreprises. En moyenne, il faut 29 jours seulement pour embaucher une personne cooptée, contre 39 jours via les jobboards et jusqu’à 45 jours avec un site carrière, selon Keycoopt, spécialiste de la cooptation et de la mobilité interne.
A noter : En plus de réduire le coût du recrutement de plusieurs milliers d’euros, la cooptation est un bon moyen de renforcer sa marque employeur en valorisant les collaborateurs-ambassadeurs.
Cooptation : de l’importance de bien sélectionner ses pairs
Si la cooptation présente de nombreux atouts, elle n’a pourtant rien d’une méthode infaillible. Il peut être tentant d’y avoir recours pour recruter les profils les plus pénuriques mais cela risque de favoriser l’entre-soi et de priver l’entreprise de candidats atypiques, capables de penser out the box. Il vaut donc parfois mieux que la cooptation reste ponctuelle.
Les RH et les cooptants doivent aussi rester vigilants sur le profil du coopté, rappelle Grégory, notre architecte système. “Dans une précédente entreprise, j’ai fait venir un ancien collègue avec qui j’avais travaillé quatre ans. On s’entendait bien et il était très professionnel. Mais lorsqu’on a retravaillé ensemble, ce n’était plus du tout la même personne et il est devenu difficile de collaborer. Pour nous deux, ça a été un échec humain.”
De tels ratés restent toutefois minoritaires. Trois ans après leur prise de poste, 47 % des salariés sont toujours en poste contre seulement 14 % des profils issus des jobboards. Dans les PME, la durée de présence des cooptés est même 122 % supérieure à celle des autres recrutés. Une bonne raison, parmi d’autres, de tester ce mode de recrutement…