Comment recruter sans budget (ou presque) ?
Mise en ligne le mercredi 08, octobre 2025
Mise à jour le mercredi 08 octobre 2025
Recruter sans budget, c’est un peu comme voyager sans GPS : ça semble compliqué, mais avec motivation, tchatche et créativité, on arrive toujours à bon port !
De nombreux recruteurs – notamment dans les PME, les associations ou les collectivités – se retrouvent confrontés à cette réalité : pas de budget pour des jobboards payants, ni pour des licences LinkedIn Recruiter. Pourtant, il est possible d’attirer de bons candidats en s’appuyant sur les ressources gratuites à disposition. Mais attention, il va falloir un peu d’huile de coude tout de même !
Pourquoi apprendre à recruter sans budget est devenu essentiel en 2025 ?
Le coût moyen d’un recrutement en France varie entre 5 000 € et 8 000 € pour un recrutement standard, et peut représenter jusqu’à 20 % du salaire annuel brut si l’on passe par un cabinet externe (Factoriel). Ces dépenses s’accumulent rapidement, surtout pour les entreprises qui recrutent régulièrement. Pire encore, un recrutement raté dans les 12 premiers mois peut coûter entre 30 000 € et 150 000 €, en incluant les pertes de productivité, le turnover et l’impact sur l’équipe (Collock).
Dans ce contexte, savoir recruter sans budget devient non seulement un avantage stratégique, mais aussi une nécessité pour optimiser les ressources, limiter les coûts et tirer le meilleur parti de chaque opportunité de recrutement, tout en préparant le terrain à l’intégration d’outils comme un ATS lorsque le volume de recrutements augmente.
Voici la méthode concrète pour recruter quand on n’a pas de budget. Mais je précise une vérité fondamentale : sans budget ne veut pas dire sans outils. Car au-delà d’un certain volume de recrutements, il faut quand même un minimum d’équipement pour garder le cap – et surtout, pour éviter de sombrer sous les candidatures mal triées !
1. Recruter sans budget : de quoi parle-t-on vraiment ?
Recruter “Sans budget” ne veut pas dire “sans ressources”. Cela signifie simplement sans dépenses supplémentaires :
- Pas de publications sponsorisées.
- Pas de CVthèques payantes.
- Pas d’agence externe.
C’est une démarche “low-cost”, mais pas “no-effort” : le recruteur mise sur le réseau, le contenu et la stratégie plutôt que sur les moyens financiers.
Recruter sans budget, c’est faire mieux avec moins, pas faire tout sans rien.
2. Les piliers du recrutement sans budget
2.1. Miser sur la visibilité organique
Votre première vitrine, en tant que recruteur, c’est votre profil LinkedIn.
Notre conseil : Soigner votre titre, votre bannière, votre “À propos”, et publiez régulièrement :
- Montrez la mission de votre entreprise.
- Les coulisses.
- Les réussites.
- Les valeurs.
👉 Ce type de communication naturelle, sincère et régulière attire bien plus de candidats qu’une annonce froide et impersonnelle.
À faire dès maintenant :
- Partager une offre avec un ton humain et engageant.
- Mettre en avant les témoignages collaborateurs.
- Commenter et interagir dans les groupes de votre secteur.
Budget : 0 €
Temps estimé : 1h (mise à jour complète, puis ajustements ponctuels de votre profil Linkedin). Pour ce qui est de la création de post, misez sur 1h (rédaction et création d’un visuel simple)
2.2. Utiliser le pouvoir du réseau interne
Vos meilleurs ambassadeurs, ce sont vos collaborateurs. Même sans prime de cooptation, un simple “merci” public, une mise en avant ou un petit geste symbolique peut motiver les équipes à recommander votre entreprise dans leur propre réseau. La recommandation reste l’un des leviers de recrutement les plus rentables. Ne le sous-estimez pas !
👉 Les alumni, partenaires et stagiaires sont aussi des relais puissants, souvent négligés.
Budget : 0 € (sauf si une prime de cooptation est intégrée au programme)
Temps : 15 min pour contacter le candidat coopté + 30 min pour rédiger une communication interne efficace afin de mettre en avant le programme de cooptation de votre entreprise
2.3. Valoriser les candidatures spontanées et le vivier interne
Si vous centralisez déjà les CV reçus par mail ou sur votre site carrière, vous disposez déjà d’un trésor caché : votre vivier de talents.
Notre conseil : Avant de publier une nouvelle offre, fouillez dans votre base de CV existante. Vous serez surpris.es du nombre de profils pertinents déjà identifiés.
Budget : 0 €
Temps : 1 h par mois. Calez une plage horaire dans votre agenda tous les X de chaque mois pour farfouiller dans vos viviers.
2.4. Soignez vos annonces
En vérité, vous n’avez pas besoin de budget pour écrire une offre claire, attractive et différenciante. Cependant, sachez que les outils IA comme Chat GPT ou Gemini, et ce, même dans leur version gratuite, peuvent faire la différence et faire “shiner” en un rien de temps une annonce un peu poussiéreuse (= inchangées depuis 10 ans, par exemple 😅). Et bien entendu, vous pouvez ensuite la déposer gratuitement sur France Travail et dans les écoles.
Budget : 0 €
Temps : 1h30 par offre. Comptez 2h la première fois que vous vous lancez, que vous ayez 30 minutes pour bosser votre prompt.
Bonus : faites savoir que vous recrutez
Ajoutez l’offre du moment en signature de mail, sur vos tickets de caisse, prévenez votre base clients, vos fournisseurs… Bref, mettez-vous dans la peau d’un crieur de rue et portez la bonne nouvelle au monde entier (ou presque) : vous recrutez !
IKEA Australie a par exemple signé il y a quelques années une campagne nommée “IKEA Career Instructions”, dans laquelle des instructions de carrière avaient été “planquées” dans les boîtes de leurs meubles en kit. Ces instructions – dans le style des manuels de montage IKEA – encouragent les clients à postuler pour des postes disponibles dans le magasin. +1 pour l’audace !
Mais le ROI n’est pas très clair, c’est vrai. (D’après le site The Undercover Recruiter, avec cette campagne, IKEA Australia aurait obtenu 4 285 candidatures et 280 embauches.) En revanche, nul doute que leur marque employeur a fait un sacré bond avec cette action coup de poing.
Budget : 0 €
Temps : 1h pour rédiger la communication et faire le visuel
3. Les outils gratuits à exploiter
Recruter à moindre coût ne veut pas dire recruter sans outils. Il existe aujourd’hui une multitude de solutions gratuites de recrutement ou freemium pour vous aider à gagner en efficacité au quotidien :
- Les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook, Discord, Slack, etc.) pour diffuser vos offres.
- Les jobboards gratuits comme Indeed, Pôle emploi, ou Welcome to the Jungle (version gratuite).
- Les formulaires Google pour recevoir les candidatures.
- Votre site carrière : elle doit être claire, bien référencée et facile à partager.
4. Le point de bascule : quand un ATS devient indispensable
Soyons honnêtes : si vous gérez moins d’une dizaine de recrutements par an, ces méthodes pour recruter sans dépenser suffisent largement. Mais au-delà de 30 recrutements par an, la réalité vous rattrape.
👉 Centraliser les candidatures dans des fichiers Excel, relancer manuellement les candidats, gérer les échanges par mail… c’est rapidement chronophage et source d’erreurs.
C’est là qu’un ATS (Applicant Tracking System) devient votre meilleur allié. Un bon ATS vous permet de :
- Centraliser toutes les candidatures dans un seul espace.
- Diffuser automatiquement vos offres sur plusieurs plateformes gratuites.
- Maintenir une expérience candidat fluide et cohérente.
- Gagner du temps sur les tâches administratives (tri, relance, reporting).
Recruter sans budget, c’est possible. Recruter efficacement sans outil, beaucoup moins.
5. Transformer la contrainte en opportunité
Travailler sans budget pousse à se concentrer sur l’essentiel : le message, la valeur ajoutée, l’humain. C’est une chance pour le recruteur d’apprendre à convaincre sans artifices, à raconter une histoire authentique et à comprendre profondément son public cible.
Et pour ne rien gâcher, lorsque les moyens arrivent (budget, outils, équipe), cette agilité devient un avantage compétitif.
Recruter sans moyen financiers, c’est avant tout une question d’état d’esprit : savoir valoriser les ressources existantes, créer du lien, et faire preuve d’ingéniosité.
Mais il ne faut pas confondre économie et immobilisme : au-delà d’un certain volume de recrutements, s’équiper d’un ATS est non seulement un gain de temps, mais une nécessité stratégique.
