Reconversion professionnelle : les secteurs qui recrutent et forment en interne
Mise en ligne le mardi 16, décembre 2025
Mise à jour le mardi 16 décembre 2025
Même si l’activité économique est au ralenti, le marché de l’emploi reste en tension et de nombreuses entreprises manquent de main d’œuvre. Un contexte plutôt favorable pour évoluer et/ou changer d’emploi, à condition de se former aux besoins du marché…

Pexels / Yura Forrat
Le manque de main d’oeuvre en chiffres
Selon l’enquête Besoin en main d’œuvre (BMO) réalisée chaque année par France Travail, la part des recrutements jugée difficile par les entreprises atteint 50,1% en 2025.
Certains besoins ne datent pas d’hier, c’est notamment le cas dans les métiers du care (aide à domicile et auxiliaire de vie), du soin (aides soignants, infirmiers) ou encore de la restauration, régulièrement en manque de personnels.
Pour d’autres secteurs, le manque de main-d’œuvre est plus récent. Par exemple, l’industrie pharmaceutique, en pleine phase de réindustrialisation, prévoit 5 000 recrutements dans les 5 années à venir dans le numérique et la transition écologique (chiffres Leem). L’industrie de la défense annonce, elle, la création de 10 000 emplois en France, essentiellement des postes d’ouvriers et de techniciens.
A savoir : 800 000 postes seront à pourvoir chaque année d’ici 2030, dont 90 % provenant du remplacement des départs des seniors (Haut-Commissariat à la stratégie et au plan).
Transport & logistique
Avec 1,6 millions d’emplois répartis sur le territoire (8% de l’emploi salarié !), le secteur Transport & logistique pèse lourd en France. Selon le rapport BMO de France Travail, un peu plus de 195 000 recrutements ont été identifiés cette année, dont 44,4% déclarés difficiles par les entreprises. En cause : les métiers du secteur sont souvent mal connus ou jugés peu attractifs.
Il est ainsi possible de trouver un emploi en passant le CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite en Sécurité), un permis permettant de conduire des engins de chantier (nacelle, chariot élévateur, grue auxiliaire, etc.). Des postes de préparateurs de commandes sont aussi régulièrement à pourvoir.
On a repéré : Stef a ouvert son université, s’appuyant sur un organisme de formation interne, pour trouver les bons profils et pour accompagner ses salariés dans leur carrière. Le Roy Logistique a aussi ouvert son Académie, avec “un programme sur-mesure créé pour nos alternants”, peut-on lire sur son site.
Industrie & maintenance
Les plans de réindustrialisation de la France prennent du temps et la part de ce secteur est toujours relativement faible en France (10,6%), comparée à d’autres pays européens (Allemagne 18,6%, Italie 15,4%, Espagne 13,6%</span).
Il n’empêche, les besoins de main d’œuvre sont importants – 153 000 recrutements sont attendus dans l’industrie en 2025 – et les salaires devraient être tirés vers le haut en 2026. Des postes sont ainsi à pourvoir dans l’aéronautique, la pharmacie, la défense ou les énergies renouvelables.
On a repéré : Dans la pharmacie, le groupe Delpharm a lancé la Delpharm Academy, qui a déjà formé plus de 1 500 salariés sur ses sites. L’entreprise “favalorise la capacité des équipes à s’adapter au changement, aux évolutions de plus en plus rapides et exigeantes de notre environnement.” Le Groupe Thales possède 31 Académies internes, offrant “une adéquation des compétences des collaborateurs supérieure à 70 % des besoins identifiés d’ici 2030.”
BTP & travaux publics
Ouvriers du second et du gros œuvre, couvreurs, charpentiers ou maçons qualifiés…. le secteur du BTP et des travaux publics manquent de bras. Pour aider les entreprises à recruter, le gouvernement a même réactualisé la liste des métiers en tension dans ce secteur dans un arrêt pris au mois de mai. Il leur permet de recruter des travailleurs étrangers hors Union européenne sans avoir l’obligation de déposer une offre d’emploi.
Cette année, selon l’enquête BMO, les entreprises prévoient 167 000 recrutements, dont les ⅔ sont jugés difficiles par les employeurs.
On a repéré : Tous les poids lourds du BTP – Bouygues, Eiffage, Vinci – n’ont pas créé d’académie ou d’école interne mais tous favorisent la mobilité interne de leurs collaborateurs. Par exemple, Bouygues stimule les “carrières de (ses) collaborateurs en leur permettant de se construire un parcours professionnel riche et varié au sein du Groupe.”
Hôtellerie-restauration
Avec plus de 210 000 projets de recrutement en 2025, la restauration est l’un des premiers pourvoyeurs d’emplois en France. Déjà régulièrement en tension, les entreprises du secteur ont encore plus de difficultés à recruter depuis la crise du Covid. D’ailleurs, à l’instar du secteur du BTP, l’hôtellerie-restauration figure cette année dans la liste des métiers en tension, publiée au journal officiel de mai 2025. Elle est établie par région.
De nombreuses opportunités d’emploi existent donc à des postes de serveurs, aides de cuisine, plongeurs, réceptionnistes, employés d’étage mais aussi à des postes administratifs.
On a repéré : Les entreprises de l’hôtellerie-restauration ont lancé depuis longtemps leurs propres écoles internes. On peut ainsi citer l’University Subway, l’Accor Académieou encore le programme“Demain en Main” de Sodexo, “un parcours d’intégration pensé pour vous faire grandir en tant que manager de site et leader de proximité.”