Paresseux, narcissiques, pleurnichards… On démonte 7 préjugés qui collent à la génération Z
Mise en ligne le lundi 02, juin 2025
Mise à jour le mercredi 28 mai 2025
Dans le fond, ils ne sont pas aussi éloignés de nous qu’on pourrait (aimerait) le croire…

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1/ Ils sont paresseux et manquent d’engagement
Si on en croit une étude publiée sur Generation Tech en 2023, les jeunes de la génération Z sont en effet moins enclins à effectuer des heures supplémentaires. Mais cela ne veut pas dire qu’ils n’aiment pas travailler. Cette même année, une autre enquête du Credoc pour l’INJEP révèle qu’ils ont un rapport au travail similaire à celui de leurs aînés, valorisant l’épanouissement personnel et la contribution à la société.
2/ Ils sont accros aux écrans
C’est vrai. Mais pas plus que moi ou vous. Et ils sont probablement moins bêtes que nous puisqu’ils semblent se désintéresser de plus en plus des réseaux sociaux. Par exemple, en 2023, Instagram représentait 90% des utilisateurs âgés de 16 à 25 ans. Ce taux est de 76% en 2025. Une baisse de fréquentation que l’on retrouve sur Snapchat, TikTok ou ByteDance, selon une étude du BDM.
A noter : Selon le Baromètre de la santé mentale publié par Dailymotion fin 2024, un tiers des jeunes adultes souffrent néanmoins de problèmes mentaux, en partie liés aux réseaux sociaux. Les symptômes ? Anxiété, addictions ou dépression…
3/ Ils sont infidèles envers leurs employeurs
La génération Z est souvent perçue comme instable professionnellement. Est-ce à dire qu’ils cherchent à trouver une entreprise où ils seront mieux payés et valorisés ? Où l’environnement de travail leur offrira des opportunités de carrière et leur permettra de trouver du sens à leur emploi ? Et il faudrait leur en vouloir ?
4/ Ils ne veulent pas de CDI
Et ils ont tous envie de devenir influenceurs ou entrepreneurs à Dubaï ou Bali… Évidemment non et selon l’étude “Jeunes et entreprises : la rencontre (im)possible!” de la CCI Nantes Saint-Nazaire, le CDI reste un critère privilégié par 65 % des jeunes répondants.
5/ Ils sont hypersensibles et incapables de gérer la critique
C’est la « génération Snowflake », aussi fragile qu’un flocon de neige. A moins qu’elle soit plutôt très consciente du monde (dur) dans lequel elle vit et à l’écoute de ses émotions ? Au micro de France Inter, la sociologue Anne Muxel, la voit plutôt comme “une génération qui sait s’adapter, une génération plus plastique, qui considère qu’il faut d’abord compter sur ses propres forces pour se débrouiller, trouver une place. » Quant à l’autorité que les jeunes défieraient en permanence, Anne Muxel suggère que pour eux “la contractualisation de la relation à l’autre est quelque chose d’important. Je te respecte, tu dois respecter ma différence pour que je respecte ta différence. »
6/ Ils sont difficiles à manager
C’est plutôt totalement le contraire…. Dans son étude, “Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans”, l’Institut Montaigne révèle que 90 % d’entre eux acceptent l’autorité hiérarchique “sans réserve ou lorsqu’ils sont convaincus”. Finalement, ils sont peut-être trop dociles… ?
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A noter : Selon une étude Odoxa sur le rapport des jeunes au travail, 85% des managers pensent que les jeunes sont « moins fidèles ou attachés à leur entreprise » que les autres salariés.
7/ Ils ne veulent plus devenir manager
C’est peut-être la seule réalité les concernant : les jeunes ne veulent pas gravir les échelons. On appelle ce phénomène la « déhiérarchisation consciente ». Il traduirait leur envie de se garantir un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Ce que disent les chiffres : Selon une étude Robert Walters menée au Royaume-Uni auprès de 3 600 personnes, 52 % des jeunes professionnels de la GenZ ne veulent pas devenir manager. Près de la moitié ne serait donc pas contre…
En résumé :
“Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe ; ils sont mal élevés, méprisent l’autorité, n’ont aucun respect pour leurs aînés, et bavardent au lieu de travailler”.
Vous avez déjà probablement lu cette phrase attribuée à Socrate et vous trouvez qu’elle sonne drôlement vraie.
Mais comme tous les préjugés ci-dessus, elle est fausse. Ou plutôt elle n’est pas de Socrate – qui n’a jamais rien écrit – mais d’un certain Kenneth J. Freeman. Il l’a rédigée en 1906 dans une dissertation pour lui permettre “d’obtenir un poste au Trinity College après ses études à Cambridge”, peut-on lire sur le blog de Mediapart. Tout ça pour dire qu’il faut se méfier de ce qui semble parfaitement évident.