L’offre d’emploi, toute une histoire !
Mise en ligne le jeudi 20, mars 2025
Mise à jour le jeudi 20 mars 2025
Retour dans le passé du recrutement, à une époque pas si lointaine où l’on recrutait sans jobboard ni Internet.
1633 : le premier journal d’annonces
Proche de Richelieu, Théophraste Renaudot a eu une vie professionnelle bien remplie. Tout d’abord médecin, il inventa plus tard la publicité et la presse française.
Il est aussi le créateur, en 1628 ou 1629, d’un bureau d’adresses, recensant les offres et les demandes d’emploi. Son but était : “d’apporter un remède à la pauvreté et au vagabondage sans le concours de l’Église, de la charité traditionnelle ou encore de l’enfermement”, souligne Wikipédia. En 1633, il poursuit sa mission avec le premier journal d’annonces connu : la Feuille du bureau d’adresses. Une ordonnance royale obligea tous les vagabonds à s’y inscrire.
19e siècle : l’âge d’or de la presse
Avec la révolution industrielle naît le salariat. Les usines recrutent en masse et les premiers exilés ruraux arrivent dans les villes. Les journaux n’ont jamais tiré à autant d’exemplaires et diffusent à des millions de lecteurs les premières “vraies” offres d’emploi. D’ailleurs, à cette époque, les demandeurs d’emploi payaient aussi pour diffuser leur recherche d’emploi.
Selon nos critères actuels, les offres étaient très succinctes et franchement discriminatoires :
Pendant plus d’un siècle rien ne change vraiment. Dans les années 1960 on pouvait encore lire : « Centre médico-pédagogique cherche directeur diplômé foncièrement catholique » ou « Jeune femme très agile demandée par confiserie pour envelopper bonbons aux pièces », indique la Dares dans une étude sur le marché des offres d’emploi.
1980 : des recruteurs plus exigeants
Les choses ont commencé à vraiment évoluer dans les années 1980. Les offres d’emploi sont plus aérées et sophistiquées. Les journaux ne les diffusent plus quotidiennement mais une fois par semaine à travers des suppléments “Emploi”.
Cette décennie est surtout marquée par le chômage de masse. Les recruteurs se font plus exigeants sur l’expérience, les formations, la maîtrise de langues étrangères et les qualités personnelles des candidats.
Mais on assiste aussi à la promulgation de la loi Auroux de 1982 relative aux libertés des travailleurs dans l’entreprise. Elle interdit toutes les formes de discriminations (origine, sexe, âge, opinions politiques, convictions religieuses, etc.).
1990 – 2000 : de nouveaux codes du recrutement
Une autre bascule a eu lieu dans les années 2000, avec l’apparition d’Internet. Les jobboards fleurissent, la presse papier perd une grosse partie de ses revenus et réfléchit, déjà !, à se réinventer. Les entreprises créent leur premier site carrière, elles découvrent des outils bien pratiques comme les CVthèques et les ATS.
Elles modifient aussi leur façon de rédiger leurs offres d’emploi. Elles insistent moins sur le “sérieux” ou le “dynamisme” du candidat que sur sa capacité à “se passionner pour l’entreprise”, à “s’enthousiasmer” ou à “s’enflammer” pour un projet collectif.
C’est aussi l’apparition de nouveaux métiers en lien avec l’informatique. Les développeurs auront bientôt une cote inouïe dans la Silicon Valley et partout ailleurs.
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Diffusion d’offres d’emploi : le guide complet
Et aujourd’hui ?
Il y a cinq ans, on acclamait les premiers de cordée et les salariés de bureaux goûtaient aux joies du télétravail. A la sortie de la crise sanitaire, la France redécouvre le (presque) plein-emploi.
Grande démission, quête de sens toujours plus importante accordée au travail, équilibre vie pro – vie perso, refus de manager… Plus que jamais les candidats se montrent exigeants. La rédaction des offres d’emploi n’évolue pas fondamentalement mais il faut davantage les séduire en leur parlant de l’ambiance au travail, en mettant en avant le package de rémunération (salaire attractif, mutuelle, tickets restaurants, prise en charge mobilité) et en insistant sur les avantages : RTT et journées de télétravail bien sûr. Les candidats ont aussi appris à lire entre les lignes et ils aiment les discours authentiques.
Côté recruteurs tout a changé ou presque avec l’IA. Ils s’en servent quotidiennement pour rédiger des offres d’emploi, sourcer et trier les candidats. Des chatbots prennent même les premiers contacts avec les candidats. Bref, l’intelligence artificielle leur permet d’automatiser les tâches chronophages à faible valeur ajoutée pour se concentrer davantage sur le cœur de leur métier : l’humain. Et pour une fois, les candidats comme les entreprises ont tout à y gagner.
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